Un roman de Didier Daeninckx, publié chez Rue du monde, en 2004,
dans la collection Roman du monde.

En 1931, Eve monte de Laval à Paris pour visiter la grande exposition coloniale. Elle découvre les cases aux toits pointus d'Océanie, le palais de Schéhérazade, le zébus de Zanzibar, et même les anthropophges de Nouvelle-Calédonie. Parmi eux, il y a un garçon de son âge, avec qui elle parle et qui lui apprend qu'il n'a jamais été cannibale, qu'il mange des des noix ce coco, des bananes, du cochon sauvage et des roussettes. Il s'appelmle Ïataï.
Quand elle rencontre l'oncle qui l'a invitée à visiter l'exposition, elle lui fait des reproches à propos du garçon. Touché, l'oncle fait le sortir et Ïataï peut passer tout l'été avec Eve à Laval. A son tour de découvrir la table de ping-pong, l'eau de la rivière, la selle des chevaux...
Débute alors une longue et fidèle amitié.

Un texte facile à lire. Très sensible et beau, émaillé de petits jeux de mots. L'horreur de la fillette découvrant les soi-disant cannibales est bien rendue. L'histoire est le souvenir d'une vieille dame qui retrouve, dans son île, le garçon devenu vieux, des retrouvailles dignes et émouvantes. Cette réflexion sur l'attitude coloniale est aussi un hommage à la fidélité.
Il faut tout le talent de Didier Daeninckx pour nous faire ressentir dans ce texte tout simple, parfois drôle, souvent tendre et émerveillé, la bêtise raciste qu'il y a à montrer des hommes comme on montre les animaux, à faire passer pour des sauvages ceux qui ne sont pas.

Pour garçons et filles dès 9-10 ans et début du collège.

Du même auteur : La couleur du noir

© Jean TANGUY   30 août 2004