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Lettres à une disparue
Un roman de Véronique Massenot,
édité chez Hachette en 1998,
dans la collection Livre de poche Jeunesse.
Dans un pays soumis à une dictature, une mère écrit à sa fille des lettres
qu'elle ne postera jamais. Leur destinataire est morte quelques années
plus tôt. Elle a disparu avec son mari et leur fille Nina. On les accusait
d'actions de subversion. Elle écrit pour ne pas sombrer dans la folie,
pour ne pas être rongée par la tristesse, pour que sa vie puisse encore
continuer, pour ne pas oublier cette enfant qui s'appelait Paloma, un
nom synonyme de paix. Elle lui parle de son enfance, des moments
de bonheur qu'elles ont eu, de leur complicité. Elle lui écrit qu'elle
lui manque, que sa vie est brisée, qu'elle tente de savoir ce que ses
proches sont devenus...
Puis un jour reviennent des "disparus". Rosita qui était enceinte
lorsqu'on l'a enlevée avec son mari. Elle a été torturée et violée. Et
Guille, l'enfant de Jaime et de sa femme qui sont disparus, eux aussi.
Jaime avait été "adopté de force" par son tortionnaire.
Melina reprend espoir de retrouver Nina, sa petite fille. Après avoir
guetté à la sortie des écoles de la ville, elle croit la reconnaitre,
elle la reconnait. Elle entame une procédure pour que lui soit rendue
cette petite fille.
C'est un roman épistolaire poignant. C'est un texte
tragique qui décrit avec réalisme les violences, qui dénonce les atrocités,
les tortures et les disparitions qui sont si courantes dans les pays soumis
à des dictatures. Ce tout-petit livre de 90 pages est un grand livre
par le sujet et la qualité de l'écriture, par la sobriété de ces pages
d'écriture qui, peu à peu, permettent à Melina d'exorciser ses terribles
souvenirs et d'accepter la mort de sa fille, puis de continuer à vivre
et à combattre.
Pour ne pas oublier que celà existe encore aujourd'hui.
Mieux qu'une leçon sur les Droits de l'homme, ou en complément. A lire
et à faire lire dès 12-13 ans.
© Jean TANGUY - 24 juillet, 2000
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