Henderson's boys. 02 : Le jour de l'aigle

Un roman de Robert Muchamore, publié chez  Casterman, en 2010
Traduit de l'anglais

Le jour de l'aigle  Pendant l’été 1940, les Allemands se préparent à envahir l’Angleterre. Charles Henderson, espion anglais a pour mission d’informer les Anglais de la préparation de l’invasion.
L’histoire débute à Bordeaux où Henderson ajoute un élément à sa troupe d’enfants maintenant composée de Paul, Marc, Rosie et PT, le plus âgé, fils d’un cambrioleur. Une femme s’associe à lui, ce qui leur permet d’apparaître comme une famille.
A cause de la mission d’Henderson, le groupe part s’installer au Nord de la France, près de la mer. Henderson exploite les capacités des garçons pour pouvoir vivre sans se faire remarquer. Lui-même est embauché comme traducteur. Il transmet de nombreuses informations sur la préparation des barges qui, protégées par les avions allemands, devaient transporter les troupes d’invasion de l’Angleterre, l’entraînement des troupes, et même la date de l’opération.
Puis, le groupe aide avec courage et intrépidité au signalement d’objectifs devant être détruits par les avions anglais...


A propos du titre, Le Jour de l’Aigle est le nom donné par les historiens au premier épisode de la Bataille aérienne d’Angleterre. C’est la première défaite du IIIe Reich dûe à l’excès d’assurance de Goering, une préparation hasardeuse, des changements de stratégie. Le roman laisse penser que la victoire sur l’Angleterre sera une invasion terrestre alors que c’est une bataille aérienne qui se déroule.
Depuis Bordeaux, l’histoire évolue de façon plausible vers les évènements d’espionnage, la transmission de renseignements, l’opération finale de signalement aux avions Anglais des cibles à atteindre. Le temps du roman est court : 15 juin-18 septembre 1940. Elle débute en zone libre et se poursuit en zone militarisée, au contact des Allemands.
C’est un roman historique. Les éléments historiques sont habilement mélangés à la fiction. Le style est soutenu, les phrases sont précises et sobres. Quelques exposés stratégiques ou techniques sont introduits dans le texte et en accentuent le caractère plausible. La situation en zone occupée et les faits de guerre ménagent le suspens.
La raison du recours a une bande d’enfants est clairement expliquée : ils ont de fortes capacités d’adaptation, du courage, sont relativement inconscients du danger, capables de passer inaperçus, surtout avec quelques faux-papiers. On notera qu’Henderson est focalisé sur sa mission, qu’il peut être rude, qu’il n’hésite pas à faire prendre des risques à des enfants non entraînés, qu’ils sont très dépendants de lui.

J’abordais ce roman avec une certaine prévention dûe à la lecture d’un article du journal Le Monde dans lequel on présente un auteur qui aurait découvert une façon d’écrire des romans qui seront "forcément" lus par les adolescents, et surtout par les non-lecteurs. J’ai trouvé un ouvrage tout à fait sympathique à lire, qui accroche correctement son lecteur, dont la longueur (340 pages) ne devrait pas rebuter des lecteurs moyens de 13-14 ans.

 © Jean TANGUY   10 octobre 2010