Le Furet enquête...

Une collection chez Albin Michel
La femme en noir
La femme en noir / Michel Chevron
Une marque d'enfer
Une marque d'enfer Mouloud Akkouche
Fugue à Buenos Aires
Fugue à Buenos-Aires / Gérard Delteil

 

La femme en noir

Un roman de Michel Chevron, édité chez Albin Michel, 1999,
dans la collection Le Furet enquête, n° 11.

La Femme en noir   C'est au bord d'une plage de Loire Atlantique qu'Yves et Martha s'installent pour quelques jours. Leur neveu, Yannick, dit Le Furet, admire les cerfs-volants que le vent fait voler et ne tarde pas à se faire un copain, Achille Medour. Il remarque une femme habillée de noir, au comportement étrange.
Plus tard, alors qu'ils participent au ramassage d'objets divers, ils vont frapper chez cette femme qui les renvoie violemment. Après quoi, Yannick, qui est seul pour quelques jours, reçoit sa visite. Elle le drogue et le kidnappe dans sa curieuse maison gardée par deux peu sympathiques pitbulls. Il se trouve livré au bon vouloir d'une femme cruelle et imprévisible, d'une folle...
L'aide de Loubia et d'Achille suffira-t-elle à l'aider à échapper à ce piège ?    


Comme dans les autres titres de cette série, Le Furet s'en sortira au mieux. Il bénéficie de l'aide de Loubia, son amie d'enfance, qui se sert d'Internet et du téléphone pour garder le contact avec Yannick. Il se fait aussi un allié dans la place. Et surtout, il fait preuve de courage et de bon sens.
C'est un roman noir, inquiétant du fait de la folie qui rend imprévisible le comportement de la femme. Un roman plausible, après tout. Quelques indices censés augmenter l'inquiétude sont mis en italique. Plusieurs situations sont empreintes de violences.
On ne fera pas lire ce livre par des jeunes trop facilement impressionnables, ni trop jeunes.
A partir de 12 ans.

Une marque d'enfer

Un roman de Mouloud Akkouche, édité chez Albin Michel en 1999,
dans la collection Le Furet enquête, n° 14.

Une Marque d'enfer  Le Mercédès d'Yves et Martha s'arrête en Touraine où vont avoir lieu "les premières rencontres du Troisième âge", une semaine pendant laquelle Yves espère vendre un stock de Sonotone rachetés à une entreprise en faillite...
Pour tromper son ennui, Yannick engage des parties de baby-foot avec les joueurs locaux. Il gagne, jusqu'à ce qu'une fille le défie... et le batte. Une fille aux grands yeux bleus si beaux... Un italienne dont il apprend vite que la mère a disparu. Serait-elle repartie au pays sans prévenir la belle Diana ? D'autres le croient, pas Yannick qui se lance dans une enquête qui va vite se révéler très dangereuse.
En effet, il découvre qu'une honorable entreprise de fabrique de vêtements cache des travailleurs très clandestins...


Toujours très inspiré, Le Furet a le chic de trouver les bons indices, de sentir les coups fourrés et de se sortir des pièges même les plus dangereux. L'auteur met le doigt sur un scandale social : la duplicité d'un patron d'une rare malhonnêteté qui utilise des travailleurs clandestins. La situation est cependant peu vraisemblable.
Certes le suspense existe, mais dès qu'on découvre comment a disparu la mère de Diana, on se met à regretter d'y avoir cru. Il y a quelques bagarres, un peu de violence.
Un roman cependant lisible par tous, noir juste comme il faut. Toutefois, il y a mieux dans la collection.
A partir de 11 ans.

  Fugue à Buenos-Aires

Un roman de Gérard Delteil, édité chez Albin Michel en 1999,
dans la collection Le Furet enquête, n° 18.

Fugue à Buenos Aires  La tribu Le Furet voyage, les voici en Argentine où Yves compte bien écouler une vielle provision de souvenirs parisiens.
Alors que Yannick cherche à voir le San-Martin, le voilier-école de la marine argentine, une fille saute dans l'eau sombre. C'est Maria-Emilia, qui a fugué de sa famille quand elle a su qu'elle est une fille adoptée. Son père est un personnage important d'Argentine et leurs vies à tous est mise en danger par le secours que Le Furet a porté à la jeune fille. D'autant que ce jeune intrépide n'en reste pas là, il décide de l'aider à trouver la trace de sa vraie mère. Il découvre cet épisode terrible de l'histoire de ce pays : le trafic de bébés organisé, vingt ans plus tôt, par les militaires de la dictature.
L'aide de sa copine Loubia, des journalistes de Pagina 12, son culot et sa perspicacité habituelle vont-ils permettre à Yannick d'aider Maria-Emilia à échapper à la police argentine ?


Dans une note en fin d'ouvrage, Gérard Delteil explique que cette histoire imaginaire s'inspire de faits réels qui se sont déroulés pendant la dictature militaire qu'a subi l'Argentine entre 1976 et 1982. Pendant ces années, près de 30.000 personnes ont été tuées ou ont disparu. De nombreux bébés ont été enlevés à leurs mères. Ils ont été donnés à des familles de militaires ou vendus. Da loi d'amnistie qui protège les militaires ne couvre pas ces enlèvements, si bien que des officiers de haut rang sont inculpés par la justice. Le quotidien Pagina 12 et le journaliste Mario Wainfeld qui apparaissent dans le roman, existent réellement. Depuis des années, les "Mères de la place de Mai", parentes de disparus, manifestent tous les premiers jeudis de chaque mois pour demander que justice soit rendue.
Un roman reste un roman, mais celui-ci s'inspire de faits réels qui lui donnent une épaisseur et un caractère concret que n'ont pas les autres. Le Furet se montre courageux et généreux, sans grand discours sur une hypothétique soif de justice. Ce n'est pas un anarchiste, ni un révolutionnaire, c'est un garçon au grand cœur, et c'est bien comme ça... Le roman est bien construit, avec ce qu'il faut de suspense et d'angoisse. Le tragique de l'histoire n'empêche pas une fin plutôt heureuse. 
On n'oubliera pas de présenter le contexte historique aux futurs lecteurs.
A rapprocher de "Lettres à une disparue" de Véronique Massenot.
A partir de 12 ans. Garçons et filles

  © Jean Tanguy - 24 juillet 2000

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